Depuis les années 50, la ville de Manama mène une course effrénée et écologiquement dévastatrice d'extension de son centre par poldérisation du front de mer.

Les polders forment un entrelacs de plateaux aménagés au gré des opportunités financières, composant un patchwork de paysages urbains luxuriants privatisés et de friches urbaines, "espaces publics" par défaut pour les populations les plus humbles. L'ample réseau d'autoroute urbaine suivant la ligne de côte achève de découpler le cœur historique de la ville de son front de mer.

Notre stratégie territoriale propose une reconquête et un partage du front de mer, dans une perspective d'usage plus raisonné des ressources et de changement climatique :

— La stabilisation de la ligne de côte et la planification urbaine des vastes polders vacants,

— La création d'espace public côtier et continu, décliné en espaces d'envergures métropolitaines et en espaces plus humble de quartier,

— Le renouvellement des accessibilités au front de mer, favorisant les transports publics maritimes et terrestres, achevant les continuités douces (piéton, cycle, cheval) des terres vers la mer et tenant à distance les véhicules motorisés du front de mer public,

— L'augmentation de l'attractivité du front de mer, en révélant les sites majeurs ponctuant la ligne de côte et en restaurant les parcours touristiques du centre-ville,

— La redécouverte des paysages historiques et naturels en renaturalisant partiellement la ligne de côte en cohérence avec son grand paysage et en développant des paysages urbains courants inspirés des écosystèmes arides du Bahreïn, ponctués d'oasis de fraîcheur.