Depuis trente ans, l’afflux important de migrants doublé d’une incapacité des autorités à réguler et organiser le secteur informel à provoquer une dégradation constante de la qualité de vivre à Douala :

— aggravation des déséquilibres des déplacements et congestions des grands axes, accentués par la « confiscation » de grands espaces centraux.

— fermeture des fonds de vallons accentuant les problèmes d’inondation et la vulnérabilité des populations les plus précaires ;

— disparition et privatisation des rares espaces publics.

Parallèlement, cet afflux de migrants trouve dans le secteur informel un moyen de subsistance et d’intégration, et participe à offrir un large panel de services et de savoir-faire indispensable au fonctionnement de la ville.

Le projet propose d’asseoir trois macrocentralités en devenir sur des espaces mutables limitrophes hautement valorisables pour l’état, favorable au déploiement de la ville sur la ville. L’activité informelle y est organisée et structurée afin de faciliter son basculement vers le secteur formel.

Trois pôles émergent ainsi :

— le pôle de réconciliation avec le passé (Douala la belle) comme nouveaux quartiers mixtes et espaces publics majeurs ;

— le pôle d’intelligence pour inventer la ville, centré sur l’université, et valorisant un partage du savoir avec le pôle artisanal ;

— le pôle artisanal pour produire la ville, soit un tissu urbain mixte, fédérant et organisant les activités artisanales limitrophes.

L’affirmation d’une ville multipolaire, favorable à un rééquilibrage des déplacements urbains et à une décongestion des réseaux de déplacements primaires, s’accompagne d’une réorganisation et d’un développement des mobilités :

— Mise en place d’une première ligne de bus en site propre sur la dorsale est/ouest, connecté aux modes de transport informel (minibus, taxi et taxi-moto) sur des pôles d’échanges ;

— revalorisation des ruisseaux et talwegs, premier réseau piétonnier et maillage d’espaces publics paysagers et interconnectés.